Texte de Christiane Laforge

lu à la présentation de Gabrielle Gaudreault,

au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 19 juin 2010


Septième fille d’une mère musicienne, plus d’une fées se sont penchées sur le berceau de Gabrielle Gaudreault, née Gilbert, lui donnant à la fois la sensibilité d’une artiste, le don de gestionnaire, la nature d’un chef et l’amour du partage de sa passion pour la musique.

Pianiste et organiste de formation, tout convergeait pour l’amener à rencontrer un compagnon de vie, lui-même exceptionnel. Une fusion dont sont issus deux enfants, Hélène et Jean, tous deux musiciens. Ils sont les héritiers de la force persuasive et du talent de leader pour l’une, des dons musicaux pour l’autre. Deux enfants qui ne sont pas étrangers à l’incroyable énergie du couple Yvon et Gabrielle Gaudreault qui, voulant offrir à leurs enfants les meilleures chances d’évoluer dans un monde de culture, ont ouvert leurs ambitions aux enfants de leur région.

La maternité a pu éloigner Gabrielle de l’enseignement pendant quelques années. Mais la pédagogue n’a pas résisté à l’appel de l’École Apostolique de Chicoutimi où venait d’entrer son fils de cinq ans. Elle y enseigne la flûte à bec, puis, intègre petit à petit de nouveaux instruments. Cela, sans négliger la Fanfare que dirige son compagnon, où elle est l’unique et tout premier membre féminin, transgressant un tabou de l’époque.

Les défis se multiplient. Préparer trois élèves pour le Festival de musique du Québec provoque sa rencontre avec Wilfrid Pelletier. Le maître applaudit les jeunes concurrents autant que leur professeur. Plus tard, un quintette de musiciens de 9 à 12 qu’elle a formé obtient la médaille d’or du Lieutenant-Gouverneur à la Place des Arts. Le succès est contagieux. En trois ans, le nombre d’élèves inscrits aux cours privés qu’elle donne à son domicile explose. Cela suffit à la convaincre de viser plus haut et de fonder une véritable école de musique. En 1966, une première contribution gouvernementale de 20 000 $ permet d’engager des professeurs de Montréal et de Québec qui se présentent chaque semaine à la maison privée des Gaudreault.

Le climat est propice à l’implantation d’un conservatoire. Les efforts conjugués de plusieurs intervenants portent fruit. Le Conservatoire de musique de Chicoutimi ouvre ses portes le 1er octobre 1967. Aux premières auditions, Gabrielle présente 150 de ses élèves dont 85 sont retenus parmi les 173 premiers étudiants de l’institution. Engagée comme assistante à la Direction du Conservatoire, Madame Gaudreault sera, pendant 25 ans, le point d’ancrage de huit des neuf directeurs qui se succèderont à l’administration. En 1989, pour valoriser le travail des professeurs et des jeunes de toute la région, elle ajoute à ses tâches la création du Concours Jeunes étoiles.

De nombreux prix et honneurs ont souligné l’importante contribution et le travail bénévole de Gabrielle Gaudreault. Sous la dorure des certificats se cache un parcours fait de luttes incessantes pour trouver des alliés et de l’argent afin de poursuivre son œuvre, dont le plus beau fleuron est le Festival de musique du royaume. Depuis 1992, ce concours a permis à plus de 16 000 jeunes musiciens de la région d’être entendus par plus de 215 professionnels de grande renommée et de recevoir au delà de quatre-cent-quarante-mille dollars en prix et bourses. Soutien appréciable, voire essentiel, à de nombreuses carrières prestigieuses que poursuivent aujourd’hui un grand nombre de lauréats du Festival.

Le 19 juin 2010

Gabrielle Gaudreault

Fondatrice du Festival de musique du Royaume

fut reçue membre de L’Ordre du Bleuet

***

jeudi 22 juillet 2010

Gabrielle Gaudreault sur vidéo au Gala 2010

Gabrielle Gaudreault avec Wilfrid Pelletier
© Photo courtoisie GG


Quelques minutes pour se souvenir
d'un grand moment







Montage de la vidéo Ariel Laforge
Ceci est un extrait
La vidéo complète sera disponible ici


Gabrielle Gaudreault en compagnie du
 président d'honneur du Gala 2010 de L'Ordre du Bleuet
© Photo Jean-Pierre Tremblay

***